Qu’il soit moteur, musculaire ou aérobique, l’entraînement bénéfique à la cognition

On le sait : à tout âge, on se sent plus alerte sur le plan cognitif quand on se met à l’activité physique. Mais faut-il suivre un programme d’entraînement spécifique pour constater des améliorations? La science vient de démontrer que l’important est de… bouger. Tout simplement.

C’est ce que rapporte un projet de recherche visant à comparer les effets de différentes méthodes d’entraînement sur les fonctions cognitives chez des gens âgés de 62 à 84 ans.

Deux groupes ont suivi un entraînement aérobique et musculaire à haute intensité, tandis que le troisième groupe a accompli diverses tâches ciblant les habiletés motrices globales (coordination, équilibre, jeux de balles, parcours de locomotion et souplesse).

Après 10 semaines, malgré le fait que seul l’entraînement aérobique et musculaire ait permis une amélioration de la condition physique (composition corporelle, consommation maximale d’oxygène et force maximale), les trois groupes ont montré des améliorations équivalentes aux performances cognitives.

Les participants du troisième groupe ont ainsi exécuté des activités qu’on peut facilement réaliser à la maison. Il s’agit d’une excellente nouvelle pour les personnes sédentaires qui ne s’imaginent pas s’entraîner au gym du jour au lendemain. Pour améliorer ses fonctions cognitives, chacun peut donc trouver la porte d’entrée qui lui plaît vers l’activité physique.

« Les fonctions exécutives, ciblées dans cette étude, permettent aux personnes âgées de continuer à réagir efficacement à un environnement changeant. Elles interviennent dans la planification, l’organisation, l’élaboration de stratégies, pour être attentif et se rappeler les détails, et pour gérer le temps et l’espace », explique le Dr Louis Bherer, Ph. D.

« On a longtemps cru que seul l’entraînement aérobique permettait d’améliorer les fonctions exécutives. Plus récemment, la science a découvert que la musculation donnait aussi des résultats positifs. Aujourd’hui, nos résultats suggèrent que des activités structurées qui visent à améliorer les habiletés motrices globales peuvent aussi améliorer les fonctions exécutives, qui déclinent au cours du vieillissement. J’aimerais que les personnes âgées retiennent qu’elles ont le pouvoir d’améliorer leur santé physique et cognitive à tout âge, et que plusieurs avenues sont possibles pour atteindre cet objectif », conclut le Dr Nicolas Berryman, Ph. D.

Cette étude a été menée à l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal (IUGM), un établissement affilié à l’Université de Montréal, par le Dr Nicolas Berryman, Ph. D., physiologiste de l’exercice, sous la supervision des Drs Louis Bherer, Ph. D., et Laurent Bosquet, Ph. D., et publiée dans la revue AGE (American Aging Association) d’octobre.

 

Gériatrie