Patient avec Alzheimer

Alzheimer : la vitamine E atténue la détérioration fonctionnelle

Une dose quotidienne de 2000 UI de vitamine E a pu atténuer la détérioration fonctionnelle des patients qui souffrent d’une forme légère ou modérée de la maladie d’Alzheimer et améliorer leur autonomie.

Les patients atteints de la maladie d’Alzheimer sont fréquemment confrontés à des difficultés variables en accomplissant les tâches quotidiennes comme le shopping, la préparation des repas, les voyages, etc. Selon les dernières estimations, la maladie touche environ 5.1 millions de personnes aux Etats Unis.

Les problèmes avec les activités de la vie quotidienne constituent l’une des charges les plus lourdes pesant sur les personnes qui assistent les malades atteints d’Alzheimer, soit à peu près 5.4 millions d’amis et de membres de famille.

Selon l’article paru dans la revue Journal of the American Medical Association, l’effet de l’administration d’alpha-tocophérol – forme liposoluble de la vitamine E et puissant antioxydant – a déjà été étudié chez les patients atteints d’une forme sévère de la maladie d’Alzheimer, mais jamais chez ceux qui souffrent d’une forme légère ou modérée. Chez les patients atteints de la forme sévère, les recherches précédentes ont montré que la vitamine E ralentissait l’évolution clinique. Toujours selon l’article de la revue, les recherches ont montré l’efficacité de la mémantine (substance active médicamenteuse) chez les patients atteints d’Alzheimer avec une forme modérément sévère de démence.

Pour cette étude, des chercheurs du Minneapolis VA Health Care System et de New York ont examiné l’innocuité et l’efficacité de la vitamine E, de la mémantine, de la combinaison des deux et du placebo chez les patients atteints d’une forme légère ou modérée de la maladie d’Alzheimer. 613 patients ont participé à cet essai. Les patients avaient une forme modérée ou sévère d’Alzheimer et prenaient un inhibiteur d’acétylcholinestérase.

Les participants étaient des patients dans 14 centres médicaux de soins de vétérans et ont été assignés au hasard à l’un des 4 groupes de l’étude : vitamine E, mémantine, vitamine E + mémantine et placebo. Les chercheurs ont mesuré l’évolution de la détérioration fonctionnelle en utilisant le score ADCS-ADL, soit une echelle de mesure des activités de la vie quotidienne adaptée au patients souffrant d’Alzheimer.

Les chercheurs ont analysés les données relatives à 561 participants pour lesquels les données de suivi étaient disponibles. Au cours d’un suivi moyen sur 2.3 ans, ils ont constaté que la détérioration fonctionnelle chez les patients recevant la vitamine E était plus lente par rapport aux patients du groupe placebo.

Les patients du groupe de la vitamine E ont connu une détérioration 19% plus lente des activités de la vie quotidienne (ADQ), ce qui se traduit par un ralentissement de 6.2 mois de la progression de la maladie. La mémantine et la combinaison de la vitamine E et de la mémantine n’ont pas engendré de bénéficie clinique chez les participants à cette étude. Les chercheurs ont également montré que le la durée de l’assistance apportée par une tierce personne a été diminuée de 2 heures par jour chez les patients du groupe de la vitamine E.

Les auteurs notent également que l’étude n’a pas constaté d’augmentation du taux de mortalité chez le groupe de la vitamine E, contrairement aux études précédentes. Ils soulignent également que la détérioration fonctionnelle chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer affecte énormément leur qualité de vie.

Ils concluent enfin : « Durant cette étude, le groupe qui a reçu le placebo a perdu environ 3 unités de plus sur l’échelle du score ADCS-ADL par rapport au groupe de l’alpha tocophérol. Une perte de cette ampleur peut se traduire par la perte totale de la capacité de s’habiller ou de prendre un bain, par exemple, ou de la perte de l’autonomie en effectuant 3 des activités de la vie quotidienne. Comme la vitamine E n’est pas chère, les bénéfices apportés par la prise d’alpha tocophérol peuvent être très rentables et diminuer la charge pesant sur les personnes qui assistent les patients ».

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