Visualiser et observer un mouvement pour stimuler le cerveau après un ACV

La combinaison de la visualisation d’un mouvement et de l’observation de ce dernier, sans même le réaliser, permettrait une activation cérébrale des zones motrices du cerveau et augmenterait les gains fonctionnels chez les patients ayant subi un ACV. Ces découvertes prometteuses ont été menées à l’Université Victoria, à Melbourne en Australie, et font l’objet d’une publication dans Frontiers in Human Neuroscience [1].

La visualisation du mouvement, qui consiste à s’imaginer en train de réaliser une activité, est une technique prisée des athlètes de haut niveau. En utilisant la stimulation magnétique transcrânienne – technique permettant l’activation neuronale à l’aide d’un courant émis via une électrode placée sur le crâne – les chercheurs ont découvert que le fait de visualiser le mouvement sans bouger, tout en observant sa réalisation sur vidéo,  crée un très haut niveau d’activité cérébrale.

Grâce à des électrodes disposées sur les bras des patients, les chercheurs ont pu évaluer le niveau d’activation musculaire en réponse à différentes formes d’activités cognitives. Or, il se trouve que lorsque les patients regardaient un vidéo d’une main en mouvement, sur écran, tout en s’imaginant réaliser l’activité, un niveau de contraction musculaire important a été noté.

« Le rationnel associé est que la combinaison de la visualisation et de l’observation, même si elle est exempte de mouvement, permet de stimuler les zones cérébrales associées à la motricité », affirme Dr. Wright, directeur du groupe de recherche.

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À l’heure actuelle, la visualisation et l’observation sont utilisées par certains physiothérapeutes. Cependant, leur utilisation combinée est rare et serait recommandée dans la réadaptation post-ACV.

« Suite à un ACV, certaines parties du cerveau sont irrécupérables et non-fonctionnelles. En guise de compensation, des régions saines peuvent prendre le contrôle des zones lésées. C’est en quelque sorte une forme de plasticité corticale. En combinant la visualisation, l’observation et la physiothérapeute, cette plasticité pourrait être modifiée rapidement. », ajoute-t-il.

En plus d’accélérer la récupération fonctionnelle, cette technique pourrait même avoir des impacts bénéfiques psychologiques. Par exemple, Dr. Wright croit que la peur du mouvement pourrait être atténuée par cette approche. Il croit aussi que ses découvertes ne sont pas particulièrement surprenantes puisque les bénéfices observés peuvent être atteints par les approches actuelles. Cependant, le temps requis serait plus long.

Dans le futur, le groupe cherchera à développer une application mobile destinée à aider les patients dans leur réadaptation suite à un ACV.

Références

  1. David J. Wright, Jacqueline Williams and Paul S. Holmes. Combined action observation and imagery facilitates corticospinal excitability (Lien)

Neurologie