Jeunes athlètes

Blessures de surutilisation chez le jeune athlète : conséquences à long terme

Les blessures de surutilisation sont devenues très fréquentes chez les jeunes sportifs car la pression qu’ils subissent pour gagner donne lieu à des entrainements très intenses, des compétitions beaucoup trop fréquentes et une spécialisation sportive précoce.

C’est ce que rapporte un document publié par l’American Medical Society for Sports Medecine (AMSSM) pour donner des directives aux médecins et au personnel de soin, comme les physiothérapeutes qui prennent en charge les jeunes athlètes.

Blessures sportives

Selon une enquête effectuée en 2008 par le National Council of Youth Sports, il y a environ 60 millions d’enfants et adolescents américains âgés de 6 à 18 ans qui participent à des compétitions sportives. Des études antérieures ont déjà montré que le sport peut être très bénéfique pour les jeunes, en leur offrant la possibilité de s’amuser tout en améliorant leur estime de soi et leurs aptitudes sociales. Cependant, lorsque l’accent est mis sur la compétitivité, les bourses d’étude et les niveaux d’élite, les jeunes athlètes subissent beaucoup de pression et sont obligés de commencer des entrainements très intenses très tôt dans leur vie. Par conséquence, les blessures de surutilisation deviennent de plus en plus communes chez ces jeunes sportifs.

Pour le biais de ce rapport, un groupe de 7 médecins du sport ont effectué une recherche systématique sur presque 1000 articles suivis des analyses de leurs auteurs. Il ont alors conclu que la littérature existante – qui chiffre les blessures de surutilisation à 50% des blessures sportives – sous-estime la prévalence et la charge de ces blessures car beaucoup d’entre elles n’entrainent pas de perte de temps dans le sport.

Le nouveau rapport met également en évidence plusieurs blessures de surutilisation spécifiques à haut risque, car elles peuvent nécessiter une récupération prolongée et pourraient même compromettre l’avenir du sportif. Ces blessures incluent les fractures de fatigue et les thromboses d’effort.

Les auteurs remettent en cause plusieurs facteurs de risque des blessures de surutilisation : sociaux, émotionnels, cognitifs et physiques.

Recommandations

Les autres recommandations émises par les auteurs du rapport clinique sont :

  • Des antécédents de blessures anciennes constituent un facteur de risque établi pour les blessures de surutilisation. Ils doivent être pris en considération dans le cadre de chaque évaluation d’une blessure et de chaque examen précédant une compétition.
  • Les irrégularités menstruelles doivent être évaluées chez les adolescentes jeunes athlètes car elles constituent un facteur prédisposant aux traumatismes osseux de fatigue.
  • La spécialisation sportive précoce ne conduit pas forcément au succès à long terme et peut augmenter le risque des blessures de surutilisation. À l’exception de certaines disciplines comme la gymnastique, le patinage artistique et la natation ou la plongée, on devrait encourager la diversification des activités sportives chez les jeunes.
  • Limiter le temps de participation hebdomadaire et annuel, éviter les mouvements répétitifs spécifiques et programmer des périodes de repos.
  • Une surveillance étroite de l’activité physique demandée aux jeunes au cours de la poussée de croissance est fortement recommandée, car le risque de blessures de surutilisation semble être plus élevé au cours de cette phase.
  • Les programmes de conditionnement et de préparation neuromusculaire avant le début des saisons de compétition peuvent réduire la prévalence des blessures de surutilisation.

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