Patient tétrapléqieu avec trouble respiratoire grave

Les tétraplégiques à risque de troubles respiratoires graves

Des chercheurs de l’Université Wayne ont démontré que le niveau de la lésion de la moelle épinière d’un patient semble être en corrélation avec le risque de développer un trouble respiratoire grave du sommeil. Ces travaux font l’objet d’une publication fort intéressante parue dans le Journal of Applied Physiology.

Plus de 200 000 personnes aux États-Unis vivent avec une lésion de la moelle épinière et chaque année voit environ 12 000 nouveaux cas selon le National Spinal Cord Injury Statistical Center à l’université d’Alabama à Birmingham. The Paralyzed Veterans of America estime qu’il y a au moins 100 000 vétérans vivant avec une lésion de la moelle épinière. Ainsi, Veterans Affairs constitue le plus grand système de santé intégré dans le monde pour les soins des patients ayant une lésion de la moelle épinière.

Les chercheurs ont constaté que les patients qui souffrent d’une lésion de la moelle épinière sont plus susceptibles de développer des conditions qui causent des troubles respiratoires du sommeil par rapport aux autres. Les troubles comportent les apnées centrales du sommeil caractérisées par des arrêts périodiques de la respiration en raison de signaux cérébraux non fiables.

Pour étudier la relation entre le niveau de la lésion et les troubles respiratoires du sommeil, le Dr Abdulghani Sankari et ses collègues au à l’Université Wayne State à Detroit ont surveillé la respiration pendant le sommeil chez 16 patients qui ont une lésion de la moelle épinière.

L’étude a inclus 8 patients ayant une lésion de la moelle épinière au niveau thoracique qui leur a causé une paralysie des jambes. Les autres 8 participants avaient une lésion au niveau cervical, ce qui a engendré une paralysie du torse et des 4 membres. Chaque participant à l’étude a subi des tests initiaux au laboratoire de recherche du sommeil au Veteran Affairs à Detroit afin d’évaluer différents facteurs, y compris la respiration lors du sommeil.

Les patients pour lesquels les tests n’ont pas mis en évidence des apnées centrales du sommeil ont subi un autre test dans un département différent du laboratoire. Durant le test, les patients ont dû dormir avec un masque nasal qui induisait périodiquement une apnée centrale du sommeil et calculait le niveau de dioxyde de carbone pour lequel la respiration s’est arrêtée ou le « seuil apnéique ».

Pour les patients chez qui on a constaté des apnées centrales du sommeil pendant les tests initiaux, les chercheurs ont utilisé un test différent qui a introduit du gaz mélangé à du dioxyde de carbone pour calculer le niveau requis qui abolit l’apnée centrale du sommeil.

Les chercheurs ont également évalué l’efficacité des systèmes respiratoires chez les individus qui ont une lésion de la moelle épinière.

Ils ont découvert que 63% des patients atteints d’une lésion cervicale de la moelle épinière ont développé des apnées du sommeil, contre 13% seulement des patients ayant des lésions thoraciques de la moelle épinière. Les patients de la lésion cervicale sont plus susceptibles de développer des apnées centrales du sommeil et nécessitent beaucoup moins de décharges de dioxyde de carbone pour développer une apnée centrale du sommeil en comparaison avec les patients de la lésion au niveau thoracique.

Ils ont également découvert que les systèmes respiratoires des personnes ayant des lésions cervicales de la moelle épinière sont moins efficaces et que leur respiration durant le sommeil était plus profonde que celle des patients ayant des lésions thoraciques de la moelle épinière.

Ces résultats suggèrent qu’il y a une relation entre le niveau de l’atteinte de la moelle épinière, cervicale ou plus basse, et le risque de développer un trouble du sommeil, ainsi que son type, y compris l’apnée centrale du sommeil. Les auteurs concluent en disant qu’une meilleure compréhension des changements de la respiration nocturne des patients pourrait aider les médecins à les prendre en charge.

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