Paralysie cérébrale : la stimulation magnétique comme complément thérapeutique

L’application répétée de stimulation magnétique a permis d’améliorer la motricité et la locomotion d’un jeune patient de 7 ans, souffrant de paralysie cérébrale, rapporte une étude menée au Centre de recherche du CHU de Québec.

Les résultats prometteurs ont été obtenus par Cyril Schneider et Véronique Flamand, dont les travaux font l’objet d’une publication dans Archives of Physical Medicine and Rehabilitation [1].

Paralysie cérébrale

La paralysie cérébrale est une problématique de santé majeure chez la clientèle pédiatrique en réadaptation. Au Canada, elle constitue une des causes primaires de la déficience physique chez les jeunes et un des affections les plus fortement corrélées au retard de développement [2].

Pourtant, ce n’est pas à proprement dit une maladie puisque son développement imputable à la mort cellulaire de neurones, subséquemment à la période gestationnelle ou à l’accouchement. Bien que non évolutive et non héréditaire, elle est associée à certains facteurs de risque.

Les déficits moteurs associés à la paralysie cérébrale alternent la participation sociale et mettent un frein considérable à l’autonomie fonctionnelle des patients.

Stimulation magnétique

Popularisée au tournant des années 2000, la stimulation magnétique est de plus en plus utilisée dans les protocoles de recherches expérimentales.

L’étude menée par Dr. Cyril Schneider [3] et Dr. Véronique Flamand [4], tentait de cerner les impacts d’un protocole de stimulation magnétique chez un garçon de 7 ans, souffrant de paralysie cérébrale avec hémiparésie spastique.

Ce dernier avait subi des traitements en physiothérapie qui n’apportaient plus de gains considérables. Une claudication à la marche, une hypertonie musculaire et un pied tombant étaient notés chez le jeune patient.

Au cours de 5 séances, la modalité thérapeutique, indolore et non invasive, était appliquée au niveau de plusieurs terminaisons nerveuses au niveau des membres inférieurs. À raison de 5 à 10 minutes par séance, le patient bénéficiait de l’intervention sous surveillance.

Dr. Schneider, explique, que  «ces stimulations déclenchent des contractions musculaires et des mouvements du pied, souligne le chercheur. Les capteurs sensoriels des muscles envoient alors des informations au cerveau sur le bon mouvement que le pied doit faire. Notre hypothèse est que ceci réactive ou améliore le fonctionnement des circuits de contrôle des mouvements.» [5]

Pour quantifier et qualifier les bénéfices potentiels, les chercheurs se sont intéressés à la fonction des circuits neuronaux centraux, aux gains de motricité à la cheville et à l’amélioration du patron de marche (vitesse de marche, longueur de pas, cadence, durée de cycle) .

Des résultats prometteurs

Au terme de ces traitements, le patient a progressé de façon notable. Ainsi, les éléments suivants ont été notés et étaient toujours présents 15 jours post-intervention :

  • Augmentation de 18% de la vitesse de marche
  • Augmentation de 9% la foulée
  • Augmentation de 8% la cadence

À ce propos, Dr. Schneider ajoute que «ces gains sont importants parce qu’ils ont apporté une amélioration fonctionnelle qui s’est répercutée sur la marche». [5]

Il demeure toutefois très prudent quant à ces résultats, craignant qu’ils ne soient perçus comme une alternative à la réadaptation. À son avis, l’utilisation de la stimulation magnétique est un complément au suivi thérapeutique par un professionnel de la réadaptation et peut représenter un bel ajout, sans remplacer les approches actuelles.

«Il faut envisager son recours au cas par cas, selon le type de lésion du patient. Elle ne remplacera pas les traitements courants en réadaptation, mais il serait intéressant de combiner les deux. On obtiendrait peut-être des résultats supérieurs et plus durables en débutant une séance de physiothérapie par un protocole de stimulations magnétiques répétitives de quelques minutes.» [5]

Références

  1. Véronique H. Flamand, OT, MScemail, Cyril Schneider, PhD. Noninvasive and Painless Magnetic Stimulation of Nerves Improved Brain Motor Function and Mobility in a Cerebral Palsy Case. Archives of Physical Medicine and Rehabilitation. (Lien)
  2. NeuroDevNet. La paralysie cérébrale. (Lien)
  3. Profil de Cyril Schneider.(Lien)
  4. Profil de Véronique Famand. (Lien)
  5. Entrevue avec Jean Hamann. Des ondes très positives. Le Fil de l'Université Laval. (Lien)
  6. Entrevue avec Jean Hamann. Des ondes très positives. Le Fil de l'Université Laval. (Lien)
  7. Entrevue avec Jean Hamann. Des ondes très positives. Le Fil de l'Université Laval. (Lien)

Neurologie