Le maintient prolongé de la position assise pourrait être mortel

Le maintient prolongé de la position assise au cours d’une journée serait un facteur de risque associé au développement de maladies cardiovasculaires, néoplasiques et mortelles, indépendamment de la pratique d’une activité physique et de la participation régulière à un programme d’entraînement.

C’est ce que rapporte une étude menée au Toronto Rehabilitation Institute, sous la gouverne de Dr David Alter, et dont les conclusions ont été dévoilées dans le journal Annals of Internal Medicine[1]

Mortalité associée à la position assise

Suite à l’analyse d’une quarantaine d’études portant sur le sujet, l’équipe du Dr. Alter a démontré que l’adoption prolongée d’une position immobile augmente de 90% le risque de développer un diabète et rehausse de 15 à 20% le risque de développer ou de mourir d’une affection cardiaque ou néoplasique.

Fait surprenant, même si l’activité physique améliore indéniablement l’état de santé, elle n’est pas suffisamment capable d’éliminer les risques de maladie. En ce sens, le Dr. Alter affirme que même si un individu pratique jusqu’à 60 minutes d’activité physique modérée par jour, cela n’immunise pas contre les méfaits de la position assise.

Dans le but de lutter contre ce problème de société, et de contrer les problèmes qu’une vie sédentaire peut avoir sur leurs employés, nombre d’entreprises, dans le monde entier, ont commencé à proposer des solutions alternatives à leurs employés, comme le fait de pouvoir travailler sur un tapis roulant et donc, de travailler tout en marchant. D’autres ont choisi d’éloigner leurs stationnements afin que les employés aient à marcher plus longtemps depuis la sortie de leur véhicule à leur entrée dans l’entreprise.

« Le but est de briser les moules de notre culture qui a fait de nous des gens assis »

Cependant, nul besoin d’investir dans de coûteux tapis de marche ou de refaire les stationnements de votre entreprise, il suffirait, d’après ces chercheurs, de mettre en place quelques règles. En ce sens, pour lutter contre ces impacts négatifs, Dr. Alter recommande à ses patients de prendre des pauses régulières, afin de se lever et marcher. «Le but est de briser les moules de notre culture qui a fait de nous des gens assis alors que nous étions des chasseurs-cueilleurs», précise-t-il dans un communiqué de presse.

Ces conclusions viennent corroborer une compréhension émergente en santé publique, selon laquelle les comportements sédentaires sont, à eux seuls, un facteur de risque important. Pour l’heure, les études ne permettent pas de savoir combien de minutes peuvent être passées assises, sans nuire à la santé. Difficile donc, d’établir un seuil clinique.

Références

  1. Aviroop Biswas, Paul I. Oh, Guy E. Faulkner, Ravi R. Bajaj, Michael A. Silver, Marc S. Mitchell, and David A. Alter. Sedentary Time and Its Association With Risk for Disease Incidence, Mortality, and Hospitalization in Adults: A Systematic Review and Meta-analysis. Annals of Internal Medicine, 2015 DOI: 10.7326/M14-1651 (Lien)

Cardiorespiratoire