Loi 10 : «Un projet de loi Mammouth» selon l’APTS

L’ambitieuse refonte organisationnelle visée par le projet de loi 10 ne serait pas en phase avec les enjeux les plus importants du réseau, et représenterait au mieux de la poudre aux yeux, un prétexte pour renforcer les pouvoirs du ministre de la santé, selon l’APTS.

Sa présidente, Carolle Dubé, voit en cette mesure, proposée par Dr. Gaétan Barrette, un «projet de loi de type Mammouth» modifiant les organigrammes, mais qui ne permettra aucun gain pour les usagers,  puisque le projet «ne fera strictement rien pour améliorer l’accès aux soins.»

Qualifiant le scénario de déjà-vu, l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé (APTS) n’est pas impressionnée par le projet de loi 10, déposé en marge de délibérations parlementaires à l’Assemblée nationale.

« Cette réforme survient en pleine période de compressions majeures dans le réseau, affirme la présidente de l’APTS. Le personnel est déjà à bout de souffle. Les listes d’attente débordent. Les gens attendent parfois 15 mois pour recevoir des services de base. La dernière chose dont la population et le personnel ont besoin est une réforme de cette ampleur. On n’a même pas fini de subir les contrecoups de la création des CSSS d’il y a dix ans !»

Aux yeux du syndicat, le Ministère de la santé et des services sociaux (MSSS) devrait plutôt s’inquiéter de l’accès aux soins, plutôt que de se lancer dans une réforme massive des infrastructures.

Selon l’organisation syndicale représentant plus de 32 000 professionnels de la santé au Québec, les travailleurs en santé et les patients feraient les frais de la soif de pouvoir débordante du ministre de la Santé et des Services sociaux, lui donnant accès à une opposition réduite.

 «Ce projet de loi donne des pouvoirs de nomination et de rémunération étendus au ministre de la Santé et des Services sociaux. Il s’octroie également le droit de nommer l’ensemble des membres des conseils d’administration des nouveaux établissements, de même que de fixer leur rémunération. Au lieu de vouloir tout diriger de son bureau, il devrait se concentrer sur l’accès aux soins», conclut Mme Carolle Dubé.

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