Hexoskin

Vêtement intelligent : le secret des soeurs Dufour-Lapointe

Le succès des soeurs Dufour-Lapointe est peut-être attribuable à un secret bien gardé, faisant partie intégrante de leur préparation physique : le vêtement intelligent Hexoskin. Leur succès mondial aux Olympiques de Sochi aurait-il son origine dans le quartier Rosemont à Montréal ?

Hexoskin

Hexoskin est une entreprise montréalaise à la croisée du génie et du textile. Novateurs et ambitieux, Jean-François Roy et Pierre-Alexandre Fournier ont développé un vêtement intelligent permettant une collecte des données physiologiques du porteur.

Ils affirment que :  «L’objectif est d’être transparent et invisible pour l’athlète. On veut une intégration qui permet d’oublier qu’il est mesuré.»

L’équipe a dû travailler durant plus de sept ans avant de voir son projet voir le jour. Elle affirme fournir le premier vêtement intelligent qui permet de mesurer en temps réel les paramètres associés aux mouvements et à l’activité cardio-respiratoire. Leur projet a fait l’objet d’un reportage à l’émission Découverte.

À l’aide de trois capteurs disposés à même le vêtement fait-sur-mesure, il se produit une collecte d’informations précieuses sur l’athlète : fréquence cardiaque, accélération, cadence, récupération, volume respiratoire, etc.

Par la suite, ces données sont analysés à l’aide d’algorithmes uniques, ce qui permet d’avoir un portrait global de la performance sportive de l’athlète.

Équipe olympique

Ce vêtement intelligent a déjà des adeptes au sein de l’élite sportive. À un point tel que plusieurs olympiens ont adopté cet outil : Marc-André Bédard, Claude Godbout et les soeurs Dufour-Lapointe.

Pierre Fournier-Alexandre, président de l’entreprise, affirme que la récupération est le paramètre qui intéressait le plus les préparateurs physiques des athlètes olympiques. Notamment, parce que l’activité physique intense sans récupération adéquate peut avoir des conséquences désastreuses sur la performance.

Traditionnellement, les athlètes ont utilisé des moniteurs de fréquence cardiaque, podomètres et GPS afin d’obtenir des informations pouvant optimiser leur entraînement. Quant à eux, les vêtements intelligents offrent encore plus d’information tout en collectant plus de 700 données à la seconde.

Qui plus est, toute l’information est sauvegardée sur des serveur externes. Conséquemment, il est possible d’y accéder en temps réel à partir de n’importe de toute plateforme technologique, que ce soit un téléphone ou un ordinateur. Et ce, même si l’athlète s’entraînent dans un autre pays.

Dufour-Lapointe

Paul Gagné, préparateur physique des soeurs Dufour-Lapointe, est un adepte du vêtement intelligent. Il affirme : «Un bon athlète sera toujours sur la fine ligne entre l’entraînement optimal et le surentrainement. Avec Hexosin, on est en mesure d’augmenter le seuil sans danger. »

Dans le cas de Maxime, Chloé et Justine, les données ont permis des rétroactions immédiates quant à leurs réactions physiologiques. La camisole a donc permis de capter la force G, la force d’impulsion ainsi que la vitesse de mouvement.

La création d’un vêtement sur-mesure a toutefois son lot de défis pour elles. «La poitrine, chez les femmes, a un certain poids. Elle peut faire bouger les capteurs et fausser les données», affirme Lucie Maud Marchand, patroniste chez Hexoskin.

Cette innovation fait le bonheur de la skieuse acrobatique Chloé Dufour-Lapointe qui affirme : «Ça me permet de repousser mes limites à chaque entraînement.»

Physiothérapie intelligente

Même si Hexoskin n’en est qu’à ses premiers balbutiements, elle peut se targuer d’habiller les futurs astronautes canadiens. En effet, l’entreprise a signé un contrat avec l’Agence spatiale canadienne, qui teste actuellement ses équipements.

Les applications en réadaptation permettraient de faire un suivi exact et mesurable des progrès de patient, notamment en physiothérapie cardiorespiratoire.

En physiothérapie sportive et orthopédique, il serait envisageable de mesurer des amplitudes articulaires ou des forces musculaires en temps réel. La biomécanique des athlètes pourraient être scrutée à la loupe, ce qui pourrait amener une optimisation des patrons techniques de l’athlète.

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